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Le nouveau schéma d’aménagement de la MRC de Rivière-du-Loup refusé pour la deuxième fois

22 septembre 2019

La MRC de Rivière-du-Loup est encore renvoyée sévèrement à la table à dessin pour son projet de schéma d’aménagement, censé remplacer le vieux schéma de 1987. C’est ce qu’a pu constater le Réseau qui s’est procuré l’avis officiel du gouvernement daté du 28 août 2019.

Selon le ministère des Affaires municipales, « le schéma d’aménagement et de développement constitue le document officiel le plus important de la MRC en matière de planification ». Il doit être révisé tous les 5 ans. La MRC de Rivière-du-Loup est l’une des MRC délinquantes en la matière.

Juste avant les élections municipales de 2013, le conseil des maires avait adopté un projet de schéma. Après des discours presque émouvants et une salve d'applaudissements, le nouveau schéma sera « l'âme » de la MRC pour la décennie à venir, avait déclaré le préfet Michel Lagacé. Mais quelques mois plus tard, en avril 2014, il était rejeté par le ministère des Affaires municipales, qui formulait des demandes détaillées.

Pourtant, c’est seulement en avril 2019 que le conseil adoptait une nouvelle version. En cause, en février 2019, le conseil municipal de Rivière-du-Loup révélait que le ministère des Affaires municipales ne pouvait pas subventionner pleinement les infrastructures de l’entrée Ouest puisque le schéma d’aménagement de la MRC n’était pas à jour.

Et cette deuxième version vient encore d’être rejetée par le ministère des Affaires municipales, le 28 août dernier. Plusieurs lacunes sont soulevées, et le ministère écrit même que plusieurs de ses demandes de 2014 ont été ignorées totalement ou en partie.

Un des aspects les plus inquiétants concerne les milieux humides. En effet, il y est écrit que « la définition des milieux humides et hydriques est incomplète et ne correspond pas à celle de la Loi sur la qualité de l'environnement », et que « plusieurs zones inondables ont été élargies alors que plusieurs autres ont été rapetissées ou supprimées. Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques est d'avis que ces modifications ne permettent pas d'assurer la protection des personnes et des biens. »

De plus, le gouvernement indique que « la MRC n'a pas identifié toutes les autres sources de contraintes, notamment l'usine White Birch, qui est un lieu de dépôts de résidus industriels et les sites avec la présence de matières dangereuses susceptibles de présenter des risques d'accident majeurs. » « Cette situation ne contribue pas à assurer la santé et la sécurité publique », selon le ministère de la Sécurité publique.

L’avis gouvernemental n’a pas été évoqué lors de la réunion de la MRC du 19 septembre. Le Réseau déplore l’absence de suivi transparent par la MRC autour de la plus importante de ses démarches d’urbanisme.

Le Réseau ne peut que constater que la MRC ne prend pas sa responsabilité en aménagement très au sérieux. Il exige que la MRC adhère aux orientations en aménagement du territoire et aux lois en vigueur le plus rapidement possible. Les lacunes sont si importantes, pour une deuxième tentative, qu’on peut qualifier les responsables aux commandes non seulement de négligents et d’incompétents, mais aussi d’irresponsables et de mauvaise foi. Déjà minée par le gouffre financier de la SÉMER, la crédibilité du préfet Michel Lagacé continue de se dégrader jour après jour. Le Réseau regrette les conséquences de plus en plus graves de son incompréhension du rôle de la MRC.

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