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Malgré un bulletin accablant, la MRC continue d’improviser dans la gestion des écocentres

Le 18 février dernier, la MRC de Rivière-du-Loup octroyait un contrat pour le soutien professionnel à la réorganisation des écocentres. À peine quelques jours plus tard, le 23 février, au cours d’une réunion extraordinaire, les maires votaient pour déposer une offre d’achat du terrain de la société Les Conteneurs verts Inc., dans le parc industriel de Rivière-du-Loup.

Compte tenu que la MRC venait de solliciter une étude, le Réseau d’information sur les municipalités s’inquiète qu’elle ait pris une décision impulsive. Il se demande quels experts ont confirmé que ce terrain serait approprié pour un écocentre. La zone est le théâtre d’un intense transport lourd que l’emménagement de la société de recyclage Via va aggraver. De plus, Les Conteneurs verts Inc. est voisine d’une entreprise de traitement du ciment dans des concasseurs extérieurs, une activité qui génère énormément de bruit et de poussière.

Une gestion brouillonne de bout en bout

Au cours de la même séance, les élus adoptaient le rapport final de suivi de mise en œuvre du Plan de gestion des matières résiduelles 2016-2020. Le Réseau a obtenu le document. On y apprend que seulement 20 % des mesures prévues ont été réalisées.

Par exemple, malgré le succès du projet-pilote pour envoyer les collectes municipales des encombrants à l’écocentre de Rivière-du-Loup en 2013, aucune suite n’a été donnée en raison des « limites d’entreposage de l’écocentre ». « À ce jour, la plupart des collectes d’encombrants sont acheminées directement au lieu d’enfouissement. Pourtant elles comprennent une majorité de matières valorisables », déplore le rapport.

Parallèlement, la Régie intermunicipale des déchets de Témiscouata a annoncé récemment avoir récolté pour la seule année 2020 environ 200 tonnes d’encombrants dans ses quatre écocentres.

Selon le rapport, l’écocentre de Rivière-du-Loup, pourtant inauguré en 2007, est « en fin de vie ». En 2018, la MRC a lancé un appel d’offres de 625 000 $ pour le rénover, avant de reculer. Le rapport nous apprend maintenant que la MRC a approuvé en décembre dernier la construction d’un nouvel écocentre à Rivière-du-Loup et l’établissement d’un point de services au LET de Cacouna. C’était déjà prévu dans le Plan de gestion des matières résiduelles 2016-2020 où on pouvait déjà lire en 2016 que « la capacité d’accueil de l’écocentre de Rivière-du-Loup est dépassée » et que l’écocentre de Cacouna serait ouvert à l’année. La MRC avait même autorisé une dépense de 700 000 $ en mars 2018 pour aller de l’avant.

Les 4 écocentres du Témiscouata ont toujours fonctionné l’hiver. La Régie intermunicipale des déchets de Témiscouata affirme que plus de 2600 personnes ont fréquenté ses écocentres durant l’hiver 2020, alors qu’aucun service n’est offert à la MRC de Rivière-du-Loup, qui n’a toujours pas affirmé clairement que son nouvel écocentre serait ouvert en hiver.

L’ouverture d’un nouvel écocentre à Rivière-du-Loup ne résoudrait pas le problème de « distance élevée entre certaines municipalités et les écocentres » soulevé dans le plan en 2016 et toujours sans réponse. De plus, bien que ce nouveau terrain accroîtrait la superficie des écocentres de la MRC de Rivière-du-Loup qui est seulement de 0,7 hectare, les écocentres du Témiscouata garderaient toujours la première place avec 2,4 hectares.

Résultat de toute cette négligence, les écocentres du Témiscouata ont détourné 5100 tonnes de matières de l’enfouissement en 2020, alors que les deux écocentres de Rivière-du-Loup récoltent bon an mal an environ 2000 tonnes malgré une population 55 % plus grande. Selon les données du ministère de l’Environnement, la MRC de Rivière-du-Loup est l’une des moins performantes de l’Est du Québec en termes de déchets enfouis par habitant.

« Pendant les 10 dernières années, les maires ont perdu de nombreuses occasions de réduire l’empreinte écologique de notre collectivité. Avec l’inapplication accablante de leur propre plan de gestion, on réalise l’ampleur de leur improvisation et de leur manque d’intérêt », conclut le Réseau.