Réseau d'information sur les municipalités — MRC de Rivière-du-Loup

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Les astres s’alignent pour une destruction du site patrimonial de l’église Saint-François

14 février 2022

L’avenir du site patrimonial cité de la Paroisse-de-Saint-François-Xavier apparaît sombre, observe le Réseau d’information sur les municipalités.

Au dernier rôle d’évaluation foncière, le site a vu sa valeur révisée à la baisse de plus de 461 000 $, une chute de 22%, pavant la voie à un futur acheteur. Le président de la Fabrique Gaston Pelletier ne cache pas avoir l’intention de vendre l’église à un promoteur et continue de minimiser sa responsabilité de la préserver.

À la séance de conseil du 24 janvier dernier, questionné par le porte-parole du Réseau, le maire de Rivière-du-Loup Mario Bastille a rejeté toute responsabilité de la Ville dans la détérioration de son patrimoine bâti, notamment l’église Saint-François-Xavier. « On trouve ça malheureux mais on ne se sent pas coupables de ça, on n’est pas propriétaires de ce bâtiment », a-t-il déclaré. Il a indiqué que la Ville avait reçu plusieurs demandes mais ne s’est pas exprimé sur ce qu’elle avait l’intention de faire.

Le Réseau estime que la Ville aurait dû adopter depuis des années un règlement sur l'occupation et l'entretien des bâtiments. Cette pratique est jugée si essentielle qu’elle deviendra obligatoire, avec l’adoption du projet de loi 69 modifiant la Loi sur le patrimoine culturel. Selon le directeur général, la Ville a jusqu’en 2025 pour adopter un tel règlement mais « n’a pas intérêt à laisser traîner ce dossier » … « en fonction de nos ressources humaines disponibles » ajoute-t-il du même souffle.

Devant si peu d’enthousiasme, le Réseau croit que la Ville a bluffé en 2008 lorsqu’elle a donné la protection patrimoniale au site de la Paroisse-de-Saint-François-Xavier. D’abord, elle n’a même pas utilisé ses pouvoirs pour protéger l’intérieur de ces bâtiments. Ensuite, elle n’a jamais veillé aux devoirs d’entretien des propriétaires. Et enfin, dès qu’une menace se profile pour la survie de ces bâtiments, elle ne semble pas avoir besoin de se faire prier pour faire sauter les obstacles légaux au saccage. C’est ce qu’elle a commencé à faire en janvier en modifiant le zonage du presbytère pour autoriser le projet de la maison L’Aut-nid.

Le Réseau soutient le projet de l’organisme, mais recommande un emplacement plus sécuritaire sur un terrain mis à disposition gracieusement pour les autistes et qui ne nécessitera pas l’altération de l’intérieur du presbytère. Il préconise un autre projet qui pourrait être financièrement rentable pour valoriser ce bâtiment historique, par exemple une galerie d’urnes funéraires. Le Réseau croit qu’un architecte accomplirait une bien basse œuvre en accepte le mandat de détruire les ornements intérieurs qui ont conservé toute leur valeur patrimoniale.

Finalement, le Réseau croit que la MRC devrait se mêler du dossier en garantissant que les règlements d’urbanisme continuront de protéger ce site patrimonial, qui appartient à toute la région et non à quelques paroissiens, n’en déplaise au président de la Fabrique.

Le Réseau demande à tous les citoyens de bonne volonté et organismes soucieux du patrimoine bâti de le contacter pour le soutenir dans sa démarche de plaidoyer pour la préservation du patrimoine à Rivière-du-Loup.


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